La route allant de Sesriem à Walvis Bay nous a permis de passer par le village de Solitaire. L’endroit est connu pour être au milieu de nul part avec une population de quelques dizaines de personnes, d’où son nom. L’occasion pour nous de manger un morceau délicieux de tarte aux pommes dont nous avions entendu parler. Nous avons passé une nuit pas très loin du village dans un espèce de cratère naturel avant de repartir en direction de Walvis Bay. La vue était sublime avec un cadre idyllique qui nous donnait l’impression d’être seul au milieu de nul part. Notre chemin nous a ensuite fait passer par le tropique du capricorne, moment que nous avons immortalisé avec plus ou moins d’imagination (des vrais gamins quoi…).

La suite de la route nous a mené dans différents paysages qui parfois semblaient irréels. Nous avons fait une bonne heure de route entre des collines qui semblaient être peintes, un vrai délice pour nos rétines! Avant de finir sur une route longue et droite au milieu du désert jusqu’à l’apparition au loin, tel un mirage, de Walvis Bay.

Walvis Bay et Swakopmund

L’un des premiers bâtiments que nous avons aperçu était gros centre commercial et le choc lorsque nous avons été dedans était de taille. Malgré le fait que nous avions quitté Windhoek depuis seulement deux semaines et que nous avions revu quelques petites villes entre temps, nous nous sentions totalement déconnectés du monde modern et ce centre commercial nous semblait venir tout droit d’un monde parallèle. La ville de Walvis Bay est assez moderne et a une grosse industrie de sel (Pour Nicolas, c’est une vraie concurrence pour les mines de Bex…). Notre camping était situé dans un quartier aux allures bien chic, avec de grosses maisons qui faisaient penser aux quartiers bourgeois américains (bref, on est en tout cas pas dans un township, mais peut-être bien dans desperate housewives ?…). Le soir, nous avons profité de nous promener le long de l’océan et avons eu un magnifique spectacle de dauphins qui se baladaient dans la baie. Le camping nous coûtant un bras et une jambe, nous avons décidé de partir pour Swakopmund. Le lendemain, avant de partit, nous avons visité une zone connue pour ses flamands roses et pélicans. Nous avons roulé une quinzaine de kilomètres sur une route de sable afin d’aller voir le phare de cette région et des phoques qui s’y trouvent à proximité. Nous verrons les deux, mais pas sans stress à l’idée de se retrouver coincé dans ce bras de sable, sans trop savoir quand la marrée remonterait et si nous trouverions des gens pour nous aider en cas de problème. Mais le jeu en valait la chandelle car des phoques ont eu la merveilleuse idée de passer à 10m du bord juste devant nous. Une belle surprise et une image de plus pour notre boîte à souvenirs qui est déjà bien remplie.

Le bord d’océan de Walvis Bay

Arrivé à Swakopmund, l’ambiance changeait déjà. Fini les grosses maisons opulentes, même si la ville est de loin pas misérable. L’ambiance fait penser à une petite ville américaine, avec les rues qui forment un damier. Notre première idée était d’aller faire du surf dans les dunes namibiennes, ou du quad, ou encore du surf dans l’océan atlantique, mais nous avons vite perdu nos illusions en voyant le coût des activités (et nous qui croyions que skier en suisse était une activité de riches…).

Voyant que la lune était en décroissante et devenait presque invisible, nous en avons profité pour aller faire un saut à Spitzkoppe, connu pour son cadre naturel. Nous avons sauter sur cette occasion pour aller admirer notre ciel étoilé. Nous sommes donc parti à Spitzkoppe, surnommé le Cervin de la Namibie (on tue le suspens, il lui arrive pas à la cheville…).

Les sollicitations des locaux en Namibie

A quelques kilomètres de Spitzkoppe, nous avons vu une voiture au bord de la route avec un monsieur en train de “bricoler” et un autre demandant de l’aide car ils étaient en panne d’essence. Depuis le début de notre voyage, nous avons déjà été confronté à quelques situations ou plutôt histoires loufoques pour de l’argent. On va pas dire qu’on est pessimiste, mais plutôt… réaliste. On laisse toujours le bénéfice du doute aux gens, mais généralement on connaît la chanson. Bien sûr, ces messieurs, ce qu’ils demandaient, c’était de l’argent pour aller chercher de l’essence, car (comme par hasard…) ils n’avaient pas de cash sur eux. Ayant refusé de donner de l’argent, nous leur avons proposé d’aller leur chercher de l’essence pour qu’ils puissent repartir. Au vue de leur réaction et de la complexité que cette proposition avait l’aire de demander, il semblait plutôt évident que nous avions affaire à une belle petite arnaque. Avant que nous reprenions notre chemin, ils nous ont demandé à manger. Nous essayons généralement de ne pas donner de l’argent pour diverses raisons; pour ne pas contribuer à la croyance d’argent facile via les touristes sans aucune offre en retour, ne pas renforcer cette image du blanc riche, ne pas savoir comment il sera utilisé connaissant que l’argent qui arrive est liquidé autant vite qu’il est arrivé. Bref, un sujet que nous pourrions développer pendant un long moment mais ce n’est pas notre but d’ouvrir un débat. Mais connaissant les conditions difficiles ici, nous ne refusons jamais de donner de la nourriture.

En arrivant à Spitzkoppe, nous voyons une série de personnes au bord de la route à demander de l’eau. Les enfants sont au bord des shops, avec leur bidon vide qu’ils tendent lorsque nous passons, pour demander de l’eau. Depuis que nous sommes en Namibie, nous avons vite constaté que les gens que nous croisions, ou plutôt échangions avec eux, nous ont toujours demandé quelque chose, que ce soit de l’argent, un t-shirt, du tabac. Mais c’était la première fois que nous voyions des personnes “mendier” au bord de la route. Et en y réfléchissant, c’est le premier lieu touristique que nous voyons, qui a des habitations à côté. Cela nous a rappelé la Tanzanie. Car oui en Tanzanie, nous avions vu la pauvreté de la population, qui est plutôt à part égale, et nous avons vu la différence des comportements des gens lorsque nous étions dans un endroit touristique ou non. Dans les endroits moins touristiques, bien que les gens étaient pauvres, ils se suffisaient d’eux-mêmes. Et dans les endroits touristiques, les gens se sont habitués à recevoir de l’argent des touristes et finalement “dépendent” d’eux, bien que ce soit un terme que nous n’aimons pas trop utiliser. Mais ces constats nous ont tout de même fait relativiser ou plutôt dédramatiser leur situation qui paraît très précaires lorsqu’ils demandent de l’argent. Nous avons pu remarqué ici, à Spitzkoppe, que ça ressemble même à une habitude de demander quelque chose aux touristes en faite. Les gens se baladent au bord de la route. Une voiture passe, pas de réaction. Une voiture louée passe, ils font un signe pour que tu t’arrêtes. Voyant principalement des enfants au bord des shops, nous ne nous sommes pas arrêtés car nous ne cautionnons pas le travail des enfants. Nous avons été dans assez de pays pour voir que les enfants sont souvent utilisés auprès des touristes pour attirer la compassion et la pitié. Et généralement ça marche ! Donc ça incite les gens à continuer. Donc les faire travailler, plutôt que de les faire aller à l’école.

Spitzkoppe et ses rochers

Nous avons découvert un joli camping, tenu par des locaux, ce qui est plutôt rare en Namibie. Et c’était une agréable surprise, surtout lorsque nous avons appris que pour trois fois moins de conforts, les campings tenu par le gouvernement était trois fois plus chers. Nous avons profité d’un ciel dégagé pour admirer les étoiles la nuit tombée, dans un cadre naturel, sans pollution lumineuse. Une de nos activités favorites dans ce roadtrip en Namibie. Le matin, nous sommes allés visiter le parc et les couleurs des rochers étaient d’un orange rouge donnant un aspect majestueux et sauvage au massif. Le paysage est sublime avec des cailloux orangés, ronds et avec des petites piscines naturelles qui se forment dans leur creux. Nous en avons trouvé une qui faisait plutôt office de bain de pieds, mais ce n’était pas plus mal au vue de la température de l’eau. Nous sommes montés au sommet de l’un ses cailloux pour avoir une belle vue d’ensemble et constater qu’avec le vent, il ne faut pas porter un k-way trop grand au risque de s’envoler. Une fois de plus, nous avons pu conster que la marche en Namibie n’est pas très développée. Il doit y avoir de magnifiques opportunités à Spitzkoppe, mais les seuls chemins sont des routes de terre pour les voitures et rien d’autre.

Nous rentrerons à Swakopmund pour y passer quelque jours avant de repartir en direction du Nord pour continuer notre road trip.

Nos recommandations:

(pour information, 1 CHF = 16 N$, sans oublier que les prix que nous donnons restent « subjectifs » car ils varient d’une saison à l’autre, dans une période particulière à cause du covid).

  • Application: «iOverlander» Une application utilisable hors ligne qui situe plein de campement sauvage et officiel avec les commentaires des utilisateurs.
  • Camping à Spitzkoppe: «Spitzkoppe Tented Camp and Campsites» superbe cadre au bord des montagnes, possibilité de faire des marches également. (80 N$/pppn)
  • Camping à Swakopmund: «Sophia Dale Base Camp» camping en dehors de Swakopmund si vous souhaitez être un peu plus tranquille a un prix correct. (140 N$/pppn)
  • Restaurant à Swakopmund: «Village Café» un très bon café et restaurant avec une chouette ambiance.
  • Activité:
    • «Pelican Point»: le trajet permet d’admirer plein de flamand rose et pélican sur la première partie. Le dernier bout se fait dans le sable sans route. Donc on conduit à vue sans voir bien loin avec la chaleur. En allant jusqu’à Pelican point, il est possible de voir des phoques. Cependant si vous souhaitez voir des phoques, on conseil plutôt d’aller à Cap Cross, ça évite les 15km dans le gros sable et permettra de mieux les voire.

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1 commentaire

  1. Super comme d’habitude. Pas facile d’être confronté à la pauvreté sans se durcir pour ne pas se laisser amadouer. Magnifiques photos.

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