Le Cap

Lion’s Head dans ses 50 nuances de couleurs

Après un trajet en bus de 26 heures entre Windhoek et Le Cap (record battu a plate couture pour le trajet le plus long de notre existence), nous arrivons avec les rayons du soleil qui nous réchauffent gentiment de notre nuit gelée en doudoune et chaussettes en laine pour supporter la clim du bus. Après ces vingtaines d’heures de transport et deux arrêts innatendus pour cause de batterie à plat, nous prenons nos quartiers dans Green Point à notre guesthouse. Nous rencontrons une ambiance de backpacker comme nous en avions pas encore connu dans ce voyage en Afrique.

Nous avions entendu parler du Cap comme étant une belle ville et en effet, nous avons tout de suite été séduit par son charme et son architecture. Le contraste des paysages est saisissant avec d’un côté l’Océan Atlantique et de l’autre les montagnes. Le pic de Lion’s head surplombe les villas de luxe et l’océan avec Table Mountain en arrière plan. C’était la première fois que nous voyions un paysage aussi contrasté. Nous retrouvons les petits plaisirs culinaires qui nous avaient, il faut bien l’avouer, manqué. Des croissants, des sushis, des (bons) burgers, du pain frais, des bières autres que nos blondes des derniers mois, une variété gastronomique propre aux grandes villes. Bref, après notre road trip en Namibie, nous sommes subjugués par tant de choix et de diversité !

Le Cap à Port Elizabeth

Boulders beach et ses habitants les pingouins

Après deux semaines là-bas et profité des sommets de la ville, nous louons une voiture pour nous diriger en direction de la côte est. Nous profitons de notre voiture pour visiter Boulders Beach et ses habitants les pingouins. Nous faisons un crochet par le Cap de Bonne Espérance et traçons notre route en direction de Stellenbosch pour nous en mettre plein la vue avec ses vignes, montagnes et surtout ses bon vins. Une dégustation s’impose et ce fût à notre surprise de voir que chaque pays à sa propre notion de ce qu’est un verre de vin. En tant que Suisse la surprise fût bonne ;).

Notre trip nous a amené à Montagu où un petit arrêt nous a permis de grimper pour la première fois depuis notre départ de Suisse. Nous profitons également des bains chauds de Warmwaterbeg avant de nous lancer sur la fameuse Garden Road entre Mussel bay et Port Elizabeth. La Garden Road porte bien son nom. Les paysages sont à couper le souffle entre océan et verdure avec les montagnes dans les terres comme arrière plan. Nous avons l’occasion de faire du kayak a wilderness pour profiter des paysages en immersion. Le premier couac du voyage nous surprend malheureusement au petit matin, quand le propriétaire de notre logement vient toquer à notre porte pour nous annoncer que les quatre roues de notre voiture se sont faites volées durant la nuit. Une mésaventure qui nous coûtera finalement un petit mois de notre budget. Car à notre plus grand désarroi, les roues ne sont nullement assurées et ce, qu’importe les assurances prisent lors de la location de la voiture. Nous faisons ensuite un crochet à Knysna avec une pensée pour nos amis français.

Wilderness et son paysage sauvage

Knysna nous amène à rencontrer un Sud Africain qui garde un parking d’une zone commercial, celui-ci nous explique qu’il est engagé pour faire la surveillance du parking. Cependant, il n’est pas payé pour son travail. Son salaire se fait donc au bon vouloir des utilisateurs du parking qui lui donnent leur menu monnaie. Et parfois rien… Une situation de plus qui est, à nos yeux, révoltante.

Nous profitons ensuite de la réserve naturelle de Robberg, un petit parc avec des sentiers qui permet de faire le tour de la péninsule. L’occasion pour nous de voir deux requins blancs dans l’eau proche des colonies de phoques. Un gros phoque sur la plage et bien sur, de superbes paysages. Nous voyons aussi de loin, pour la première fois, le résultat d’une révolte dans le township voisin qui durera quelques jours.

Nous terminons notre road trip à Port Elizabeth, soulagés de rendre notre voiture sans autre mésaventure. Cette ville nous aura surtout marquée par son côté lugubre et notre ressenti d’insécurité. En effet, lors de notre premier jour ici, deux personnes sont abattus, un policier et un chauffeur Uber. Nous souhaitons nous balader, mais on nous déconseille clairement de marcher dans les rues et en effet, on ne croise pas grand monde en dehors des voitures. Rien pour rassurer et soulager notre sentiment d’insécurité.

Coffee Bay

Coffee Bay

Nous décidons de partir pour Coffee Bay, un lieu reculé au bord de l’océan dans le Transkei, l’une des zones les plus peuplées et pauvres d’Afrique du Sud. Nous faisons la découverte d’une mignone gesthouse. Nous vivons dans une petite bulle à deux heures de la ville la plus proche, où nos principales occupations sont : la nature, les rencontres et les repas communautaires, le billard et le surf. Nous profitons de ce magnifique cadre pour apprendre à surfer. Nous avons réservé une semaine de surf qui se sera finalement étalée sur trois semaines et permis de goûter à nos premières vagues. La déconnexion totale et c’est le cas de le dire avec ce que l’on peut capter comme connexion internet. Nous avons terminé ce séjour par une soirée bien festive et arrosée, un peu comme tous les samedis là-bas ;).

Un trajet mouvementé

Après ces quelques semaines à Coffee Bay, nous quittons notre petite bulle pour aller en direction de Durban et nous rendre à Umzumbe, dans une petite surf house que nous avons repéré. Comme nous l’avons mentionné, nous avons découvert l’Afrique du Sud et ses contrastes, autant par ses paysages que par son fonctionnement. Pour faire bref, l’ancien président sud africain a été envoyé en prison et les habitants des townships de la région Zulu (l’ethnie de l’ancien président) ont commencé à manifester leur mécontentement. Nous vous expliquerons plus en détail nos découvertes et nos perceptions du fonctionnement de ce pays. Pour revenir à notre histoire, notre trajet, qui devait nous amener à notre destination avant la nuit, deviendra vite une épreuve pour nos nerf. Ne sachant rien ce qui est en train de se passer, nous le découvrons en direct. Nous commençons à apercevoir les premiers signaux que quelque chose d’anormal se passe quand nous voyons des pneus en feu sur la route. Le bus se retrouve bloqué a une quinzaine de kilomètres de notre destination par des manifestants qui bloquent la route. Quand le chauffeur décide de faire demi-tour, des gens du bar à côté voient une cible facile et sautent sur l’occasion pendant les manœuvres du chauffeur pour forcer la remorque à bagages et voler ce qui se trouvent à l’intérieur. Appeurés par ce qui se passe autour de nous, nous prions, en plus de cela, que nos sacs à dos (qui est tout ce que nous avons), n’ont pas été volé. Le bus s’arrête quelques kilomètres plus loin, à une station service en attendant que des policiers arrivent. Parlant en swahili et ne comprenant rien ce qu’ils expliquent, une femme qui parlent en anglais, pour notre plus grand bonheur, à la gentillesse de nous expliquer ce qui se passe. La police décide de nous escorter par une autre route. Heureusement, nous ne croiserons personne sur cette seconde route et nous arrivons à destination qui, au vu des événements, a changé en court de route. C’est dans la fatigue, le chaos et la peur (qui plus est, avec une gueule de bois) que nous recherchons un lieu d’hébergement, car nous ne pouvons nous rendre à notre surf house et la propriétaire du logement n’ose pas prendre la voiture pour venir nous chercher. En effet, personne ne souhaite sortir avec les manifestants dehors. Nous avons l’impression qu’il est minuit alors qu’il n’est que 20h. Nous finissons par trouver un nouvel hébergement proche de notre arrêt et le propriétaire accepte de venir nous chercher. Notre sauveur ! Nous sommes tellement soulagés et reconnaissants ! Et le soulagement total : nos sacs à dos ont survécu aux pillards et se trouvent encore dans le bus. OUF ! Et on se rend tristement compte que pas tout le monde n’a eu ce privilège 🙁

Notre escapade sur la plage pendant la manif

Nous restons deux nuits dans ce logement, chez cette famille qui nous a accueillis. Nous restons pratiquement cloîtrés dans leur propriété avec quelques bribes d’informations de ce qui se passe à l’extérieur par des groupes de messagerie du propriétaire. Nous découvrons avec stupéfaction, que le centre dans lequel nous nous sommes arrêtés à notre arrivée, la veille, pour retirer de l’argent, a été complétement saccagé au petit matin. C’est deux jours plus tard, que nous arrivons finalement à Umzumbe. Nous y restons seulement quelques jours car l’ambiance est un peu morose. Tout est fermé et les magasins pillés ! Les ruelles sont vides et les quelques magasins que nous trouvons ouverts pour faire nos courses, pas endommagés par les manifestants, sont bondés de monde avec des queues à n’en pas finir. On se croirait presque dans un film de rescapés qui survis à une fin du monde. C’est très troublant, mais c’est plus facile pour nous de ne pas tomber dans la peur car ce n’est pas notre lieu de vie et on sait que l’on peut partir à tout moment de cette région. Nous ressentons beaucoup de compassion pour les locaux, pour qui, leur quotidien est complètement chamboulé. Des hommes blancs du quartier se sont rassemblés, munis d’armes, pour faire barrage la journée entière qui a suivi la manif, au cas où les manifestants viendraient jusque-là. Heureusement, cela ne sait pas produit et les dégâts se sont arrêtés au centre-ville.

Jeffreys bay

Les magnifiques vagues de Jeffreys Bay

Nous reprenons la route, sans savoir à ce moment-là, que ce sera notre dernier trajet en bus en Afrique. Nous aurons finalement passés 2 mois à Jeffreys Bay, dans une guesthouse, entouré d’une nouvelle petite famille. Nous n’avions pas le grand confort car il y avait du passage et tous les espaces étaient partagés, excepté notre chambre privée, mais nous nous y plaisions ! S’enraciner à cet endroit nous aura permis de créer une petite routine, avec des habitudes. Sara a pu créer son site Internet pour commencer à mettre en avant ses services : Shooting et boutique en ligne en vue ! Nous avons profité de ce cadre idyllique de surf pour développer nos compétences apprises à Coffee Bay. Des vagues qui, on ne s’en rendait pas vraiment compte sur le moment, étaient rêvées pour des surfers. Lors d’une sortie habituelle, Sara s’est faite une commotion au line up. Les jours qui ont suivi, Nicolas aura profité seul des vagues et il aura impressionné plus d’un par son évolution rapide et ses compétences en surf. Avec des gars de la guesthouse où nous logions, il s’est faite une magnifique session au point break avec des vagues qui déroulaient parfaitement. Le lieu et la session rêvée !

Durant ce séjour à Jeffreys Bay, nous avons profité de laisser nos affaires dans notre guesthouse, louer une voiture et prendre la route pour aller découvrir un parc, un peu en dehors de la région, et faire notre propre safari. Comme l’un de ces week end que l’on se faisait à la maison 😉 C’était une expérience magique, comme à chaque fois que l’on croise des animaux sauvages dans leur habitat naturel.

Le retour dans nos terres natales

Addos National Parc

Ce sera la dernière fois que l’on croise des éléphants, des girafes, des zèbres, des gazelles… Car nous décidons de quitter l’Afrique et ce qui n’était pas prévu arriva… Nous rentrerons en Suisse pour quelques semaines, avant de poursuivre nos projets qui sont de continuer notre voyage en Amérique centrale.

Durant ce séjour, nous aurons également eu l’occasion de faire de belles rencontres, dont une mythique avec un américain. Cet homme est une légende, autant par son mode de vie que par ses histoires vécues. Ce qui est sûr, c’est qu’il fait parti des personnes qui nous aura marquée durant notre voyage et que l’on ne risque certainement pas d’oublier. C’est avec une pointe de nostalgie, d’excitation, d’appréhension, mais aussi de joie que nous faisons nos bagages pour clôturer ce chapitre de notre vie, pour nous rendre sur notre terre natale, la Suisse. Se sera l’occasion pour nous de revoir et profiter de nos proches et pour Sara, de réaliser ces premières séances photos professionnelles.

Tant d’émotions !

Gratitude énorme pour ce que ce voyage nous aura fait vivre, avec son lot de surprises. Pour toutes ces prises de conscience, ces découvertes de cultures, de rythmes, de visions. L’Afrique que nous avons découverte nous aura fait voir sa palette de couleur !

En résumé

Les baleines joueuses d’Afrique du Sud

On a adoré l’Afrique du Sud pour sa variété de paysage tout aussi splendide les uns que les autres. C’est un magnifique pays qui vaut la peine d’être vu. En plus de cela, c’est le seul pays dans lequel nous avons été autant en contact avec les animaux marins. Requins, baleines, dauphins ! Ils nous ont en mis plein les yeux avec des dauphins et des baleines joueurs. Les dauphins nous ont surpris plusieurs fois à sauter dans les vagues pendant que nous surfions. C’était des moments magiques.

Par contre, ses contrastes ne s’arrêtent pas uniquement au paysage mais s’élargit sur son fonctionnement et ses habitants. Il y a encore une très grande séparation entre la population noire et blanche et aussi de confort et de richesse. Nous constatons que la majorité (si ce n’est pas la totalité) des établissements touristiques sont tenus par des blancs. Et il faut l’avouer, la différence de situation est bien flagrante. Par contre, en échangeant avec des employés et propriétaires sud africains, nous constatons que les blancs ont été grandement pénalisé durant la période de covid, n’ayant reçu aucune aide de l’état. De plus, une campagne électorale d’un parti politique cite quand même dans son discours ” One boer, one bullet “. Sans entrer dans les détails de l’histoire, cela signifie “un blanc, une balle”, désignant les premiers colons d’Afrique du Sud. Et en voyant les révoltes qui existent dans le pays, on constate qu’il y a beaucoup de haine et que la cohabitation est quelque peu compliquée… De tous les pays que nous avons visité jusqu’au présent, l’Afrique du Sud, reste de loin celui où nous nous sommes sentis le moins en sécurité.

Un autre contraste du pays et qui montre son “dysfonctionnement” est les load shedding que les habitants connaissent bien. En effet, bien que l’Afrique du Sud est l’un des pays les plus développé d’Afrique, ils rencontrent plusieurs fois par mois des coupures de courant récurrentes car il y a des pénuries d’énergie électrique. Est-ce, ce que l’on va vivre un jour en Europe ? On n’est pas à l’abri. Mais ce que l’on constate, c’est que les habitants y survivent car ils se sont habitués. Pour notre part, on a dû prendre le pli car on s’est fait surprendre les premières fois. Mais une application informe la population des coupures à l’avance.

En Afrique du Sud, nous avons rencontré des gens extrêmement accueillants et chaleureux. Les afrikaners sont très sociales et ouverts. Par contre, c’est triste à le dire, mais nous avons été très peu en contact avec la population noire durant notre voyage, ne côtoyant quasiment que des employés blancs. Ceci principalement dans les grandes villes.

Nos recommandations:

(pour information, 1 CHF = 16 ZAR, sans oublier que les prix que nous donnons restent « subjectifs » car ils varient d’une saison à l’autre, dans une période particulière à cause du covid).

  • Logement:
    • Le Cap: “A Sunflower stop backpacker” un backpacker sympas dans Green Point. Possiblité de monter à Lion’s head en partant directement du backpacker. Ambiance assez festive avec piscine et un petit bar sur place.
    • Jeffreys Bay: “African Ubuntu Backpacker“, notre maison durant deux mois avec une ambiance très sympas. Plusieurs guest vivent sur place créant une ambiance familial.
    • Coffee Bay: “Coffee Shack” pour tout les budget, camping, dortoir, chambre, et une maison pour quatre personne. Tous les soirs ils y a un repas commun. Il propose une semaine de surf a un prix plus que correct. Attention, loin des magasins, penser a prendre des reserve si vous voulez cuisiner.
    • Barrydale: “Plaas Wegbreek“: Des logements rustiques à la ferme. (535.50 ZAR/nuit)
    • Addo Elephant National Park : “River Front Estate” joli logement en dehors du parc, en face d’une rivière, possibilité de manger sur place.
    • Wilderness: “Tequila moon, superbe chambre tenu par un privé très sympas. (540 ZAR/nuit)
    • Port Elizabeth: “Heath Villa“, logement simple avec tout le nécessaire (363.77 ZAR/nuit)
  • Restaurant:
    • Le Cap:
    • Port Elizabeth
    • Wilderness
      • Blue Olive“, très bon steak de Kudu
      • The Tea Junxion“, un superbe endroit hors du temps, parfait pour boire quelque chose, propose également une petite carte.
    • Jeffreys Bay
      • Magic Wok“, bon sushi, lundi 2 pour le prix d’un.
      • Tasty Table“, très bon café restaurant, parfait après une session de sur à kitchen window.
      • De Viswijf“, bon restaurant avec une superbe vue, parfait pour boire l’apéro en observant baleines et dauphins.
      • Infood Roastery“, parfait pour boire un café ou prendre un brunch. Ils vendent également du café torréfié sur place.
    • Knysna
      • Waterfront“, centre commercial en pleine air avec un large choix de restaurant.
  • Activité:
    • Boulders Beach“, à côté du Cap, une superbe plage avec des pingouins.
    • Dégustation de vin à Stellenbosch. Penser a prendre un taxi ;-).
    • Birds of Eden“: Très grande volière avec une quantité d’oiseau impressionnante en semi-liberté.
    • Addo Elephant National Park” Parc national de taille moyenne idéal pour voir des éléphants.
    • Grimpe à Montagu, vous pouvez contacter Glen pour le materiel: “Rainbow Glen.
    • Location de planche de surf ou cours de surf a J-Bay: “Jeffreys Bay Surf School

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