Du Damaraland à Epupa
Nous avons continué notre trip en allant en direction du nord afin d’aller voir les cascades d’Epupa. Notre chemin nous a fait passer par un camping à Sesfontain, tenu par un local, où notre nuit a été animée par des chants funéraires. Une ambiance un peu spécial qui donnait l’impression qu’un groupe avec des masques viendraient nous enlever pendant la nuit (c’est fout comme l’imagination peu être puissante…).
Nous sommes ensuite passés par Opuwo, où nous avons trouvé une magnifique lodge, avec vue sur la vallée depuis la piscine. Bien que l’endroit est magnifique, la ville d’Opuwo est pauvre et le contraste se ressent encore plus fortement. La plupart des logements faisaient plus penser à un township qu’à des maisons. Le camping, en revanche, laissait à désirer (on sait pourquoi on paie la nuitée…) et avoir un gardien avec un fusil à pompe pour faire la surveillance nous a interpellé.
Avant notre départ, nous sommes allés faire des courses au centre ville et avons été choqué par le regroupement de personnes qui s’est formé autour de nous. Certains mendiaient, d’autres demandaient de l’argent en échange d’un service. Dans le magasin, des gens nous demandaient même d’acheter certains produits. C’est bien la première fois depuis le début de notre voyage que nous avons été autant interpellé en l’espace de si peu de temps.
Epupa Falls
Nous sommes arrivés à Epupa et avons pu observer, pour la première fois depuis Orange River à la frontière sud africaine, une rivière contenant de l’eau. La rivière fait office de frontière avec l’Angola. Le village d’Epupa est constitué d’une série de maisonnettes en taule dispersées sur une une étendue plate de cailloux, entourées par des montagnes, des collines et la rivière. Le long de la rivière s’y trouve les lodges (bien sûr, il faut garder la vue pour les touristes…). Les paysages devant nous n’ont rien à voir avec ce que nous avions vu jusque-là. Les palmiers et la verdure au bord de la rivière donne une image d’un pays tropical.
Nous trouvons notre bonheur (ou pas…) à Epupa Camp, une lodge avec un campement au bord de la rivière. Au premier abord le campement semblait bien, mais nous nous sommes vite rendus compte que celui-ci était laissé à l’abandon depuis un bon moment. En effet, les poubelles n’étaient pas vidées et les animaux se sont fait une joie de venir voir les reste de nourriture en éparpillant joyeusement le contenu partout. Il y a beaucoup de palmiers au campement, ce qui donnait énormément de charme au lieu. Cependant, le lieu n’étant plus entretenu, les branches sont tombées au premier coup de vent (heureusement pour nos têtes qu’on était pas juste en dessous…). Ce qui donnera plus de sens à la décharge que Sara a du signé lors du check-in (aaah la vie sauvage qui était à nos propres risques c’était pas que pour les singes?…).
Le lendemain, nous partirons faire une marche le long de la rivière avec un guide local afin de voir des crocodiles. Nous avons eu la chance d’en apercevoir un petit. L’occasion de discuter avec notre guide sur les coutumes des différentes tribus. A défaut d’avoir pu voir beaucoup de croco, nous avons eu un échange très enrichissant avec lui. Finalement, c’est ce qui nous nourrit et fait toute la beauté de notre voyage.
Nous sommes ensuite partis voir les fameuses cascades d’Epupa. Bien que la période des pluies est terminée et que les cascades ne sont pas les plus impressionnantes à ce moment-là, la vue en valait la peine. La rivière entre par plusieurs fentes dans la roche pour aller s’enfoncer dans des gorges 20m-30m plus bas. Un beau spectacle !
Ruacana
Nous avons repris la route ensuite pour aller en direction de Ruacana. Le trajet était sur une route 4×4 de 180km qui longe la rivière. Le long de la rivière, quelques villages Himbas sont implantés. A chaque passage proche de l’un des villages, beaucoup d’enfants, surveillés généralement par une ou deux femmes, demandaient à ce que nous nous arrêtions. Pour la première femme que nous avons croisé et qui nous a fait signe, nous nous sommes arrêtés en pensant qu’elle faisait du stop. En fait non… Elle nous demandait de la nourriture alors qu’elle en transportait justement avec elle. Ce qui a renforcé le constat que nous avons fait sur les gens qui demandent systématiquement quelques chose lorsqu’ils voient une voiture de touristes, comme si c’était devenu une habitude plus qu’un réel besoin sur le moment même. Cela nous poussera à ne plus nous arrêter pour le reste de notre trajet. Nous verrons quand même plus de 60 personnes, principalement des enfants qui nous auront demandé de s’arrêter. Généralement, les enfants courent vers la route dès qu’ils voient notre voiture arrivée et parfois même courent après la voiture. C’est est une bien triste réalité à laquelle nous sommes confrontés. Mais comme nous avons pu l’expliquer dans notre article précédent, s’arrêter pour des enfants inciteraient les gens à continuer de les utiliser pour vendre ou mendier. Indirectement, nous contribuerions à cela qui ne cessera pas. L’un des enfants que nous avons croisé nous lancera quand même sa machette contre la voiture (un lancé loupé, heureusement pour notre caution…). Wouaw celle-là on s’y attendait pas, un acte violent pour un si petit garçon. Nous terminons notre journée dans un charmant lieu, un campement tenu par Bruno, un français très gentil, et nous resterons finalement 3 nuits ici. L’occasion pour nous, d’aller voir les cascades de Ruacana. Étant arrivé après la période des pluies, le lieu est très calme et l’eau stoppée par le barrage. Nous ne pouvons qu’imaginer comment ce lieu doit être en saison des pluies, grandiose ! Nous avons pu descendre dans les gorges, jusqu’à une ancienne centrale électrique abandonnée. Un lieu qui avait une ambiance très spéciale.
De Ruacana au nord est
Après notre arrêt chez Bruno, nous repartons en direction de l’est. Nous souhaitons aller visiter le parc de Mahango, cependant la distance étant assez importante, nous décidons de prendre notre temps et de faire quelques arrêts entre deux afin de découvrir un peu plus la partie du Nord.
A notre départ de Ruacana, un policier nous a arrêté. Après nous avoir demandé pourquoi nous ne portions pas de masque dans la voiture, il nous a demandé notre permis. N’ayant pas de permis de conduire international avec nous, il nous dit que nous n’avons pas le droit de conduire dans le pays sans. Après avoir jouer les naïfs et demandé où nous pouvions s’en procurer un, il finira par nous laisser repartir sans amende ou pot de vin.
Durant le trajet, nous sommes frappés par les routes. En effet, la plupart des routes que nous avions pris jusque-là étaient en gravier et ici, il n’y a que des routes goudronnées.
Nous faisons un petit détour par Outapi pour aller voir un énorme baobab de 800 ans. Celui-ci est tellement gros, qu’une petite chapelle est construite à l’intérieur de son tronc. Nous apprendrons, que ce lieu à été utilisé comme refuge lors des guerres tribales. C’est à ce moment-là, que le tronc a été creusé, comme prison et lieu de torture durant la guerre, mais également comme bar pour les blancs durant l’apartheid. L’arbre est désormais protégé et est devenu un lieu touristique.
Le Nord est l’une des régions de la Namibie avec la plus grande densité de population et cela se ressent. Nous arriverons dans des villes et à notre grande surprise, mordes qui plus est. Pas du tout l’image que nous avions du Nord et qui connu pour sa pauvreté. Le nord étant un endroit avec beaucoup de source d’eau via les deux rivières qui forment la frontière avec l’Angola, les conditions de vie semblent plus clémentes. Nous n’avions encore jamais vu autant de bétails depuis notre arrivée en Namibie. Paradoxalement, le nord est réputé pour être une région pauvre de la Namibie. En effet à cause de maladies qui avaient touché le bétail à l’époque, une barrière vétérinaire a été construite et empêche les fermiers du nord d’exporter leur viande sur le marché. Faisant donc fortement baisser les revenus de ceux-ci.
Après deux jours de route et la batterie pour le frigo, qui nous jouait des tours, changée, nous arrivons vers le parc de Mahango. La suite dans le prochaine épisode !
Nos recommandations:
(pour information, 1 CHF = 16 N$, sans oublier que les prix que nous donnons restent « subjectifs » car ils varient d’une saison à l’autre, dans une période particulière à cause du covid).
- Application: «iOverlander» Une application utilisable hors ligne qui situe plein de campement sauvage et officiel avec les commentaires des utilisateurs.
- Camping à Racana: «Okapika» Lodge et camping simple avec un super staff, le propriétaire Bruno est un personnage très intéressant et haut en couleur (150 N$/pppn).
- Activité:
- “Epupa Falls”: De magnifique cascade à ne pas louper si vous êtes dans les parages, le lieu ne ressemble en rien à ce qu’on avait vu jusque ici en Namibie
- “Ruacana Falls”: Bien que la cascade est impressionnante durant la saison des pluies, c’est l’occasion de faire une petite balade dans le coin durant le reste de l’année.
- “Ombalantu Tree”: Si vous êtes dans le coin, une visite de ce lieu en vaut la peine. C’est pas tout les jours qu’on voit une chapelle dans un arbre.