Séjour du 28.11.2020 au 03.12.2020

Mwanza-Irigna: un trajet en bus compliqué

Le trajet en bus entre Mwanza et Iringa fût épique. Après 15 minutes de trajet, le bus a ralenti pour passer le pesage (oui il pèse le bus au cas où ils planqueraient quelques marchandises au passage…). Nous voyions, à ce moment-là, une trentaines de personnes sortir du bus pour se ruer vers des buissons. C’était, en effet, le moment choisi par les locaux pour vite aller faire un pipi au bord de la route et rattraper le bus qui, lui, continuait d’avancer (car oui on rappelle qu’ici, les pauses pipi officielles n’existent pas vraiment). C’était l’occasion pour Sara d’observer, de manière admirative, la technique des femmes avec leur longue robe.

Après seulement une heure de route, le bus s’est arrêté sur le côté et nous voyions le chauffeur et son équipe s’affairer sur le moteur. Sachant que le trajet devait encore nous prendre 14 heures, nous nous sommes dis que ce n’était pas très bon signe. Après 15 minutes (finalement c’était plutôt rapide…), nous sommes repartis et nous nous sommes dis que nous nous en sortions pas trop mal. Tout ceci était avant de s’arrêter une deuxième fois, pour un autre stop technique. Nous sommes restés une bonne heure, au bord de la route, au milieu de nul part. C’est le temps qu’il a fallu, à notre équipe de choc, pour changer la courroie (décidément ces locaux nous impressionnera toujours…). Notre troisième arrêt technique (comme dit le dicton jamais 2 sans 3…), aura fortement compromis notre arrivée prévue pour 21h.

Le bus était plein comme un dala dala, bien que le temps de trajet n’était pas vraiment comparable. Des gens se trouvaient debout dans le couloir. Le chauffeur a donc été arrêté par la police. Par la suite, le balais des contrôles s’est enchaîné et, à chaque fois, le chauffeur a dû payer. Autant dire que nous avons vite compris que les policiers s’étaient passés le mot, dans la région, et voulaient tous leur part du gâteau. Et comme si les contrôles de police ne suffisaient pas, il a fallu rajouter le contrôle de l’immigration (si si c’est possible à tout moment, même sans frontière…). Et pour pimenter le tout à notre périple, nous nous sommes retrouvés, pour terminer ce trajet en beauté, avec un pickpocket qui s’est placé à côté de nous (bien sûr à côté des deux seuls mzungu du bus…).

L’arrivée à Iringa

Avec toutes ces (mé…) aventures, nous étions bien partis pour arriver vers minuit à Iringa (allez, dernière ligne droite…). Mais c’était sans compter sur le dernier arrêt technique du bus, qui semblait, cette fois, plus problématique (ne jamais parler trop vite…). En effet, le problème semblait venir des roulements cette fois-ci. Nous commencions sérieusement à se poser la question si nous allions y arriver un jour. Et là, rayon de soleil dans notre journée ! Un bus s’est arrêté et les gens, sans valises, pouvaient y monter. Heureusement pour nous, sac à dos ou gros sac à dos, c’est la même chose. Nous avons donc fait nos 50 derniers kilomètres (bye bye pickpocket…) et sommes arrivés à Iringa vers 1 heure du matin. Nous avons, ensuite, trouvé un tuk tuk qui a accepté de nous prendre, bien qu’il semblait avoir un peu abuser sur la bouteille. Mais, bien entendu, un voyage comme celui-ci ne pouvait pas être sans accros jusqu’au bout. Le tuk tuk, en panne d’essence, n’a pas pu finir son chemin. C’est donc, à pieds, que nous avons dû finir les 500 derniers mètres, pour atteindre notre hôtel. Autant dire que, après cette journée, soit 21h de trajet, retrouver un bon lit fût une délivrance.

Iringa, la découverte de la ville et sa région

Après une bonne nuit de sommeil, nous avons profité de la beauté du lieu. La région d’Iringa est magnifique. Située entre 1800-2000 mètre d’altitude, le paysage est parsemé de petites montagnes et de verdure.A notre agréable surprise, le lieu n’est pas particulièrement touristique. Et bien qu’il n’y ait pas énormément de sites touristiques, nous avons réellement apprécié l’atmosphère apaisée de la ville. C’était agréable de mettre un terme aux sollicitations des habitants de Mwanza et découvrir l’accueil et la gentillesse des citoyens d’Iringa. En effet, depuis notre arrivée en Tanzanie, c’est la première fois que personne ne nous sollicitait, soit pour de l’argent, soit pour vendre quelque chose.

Cette ville est marquée par son passé colonial allemand, où nous avons découvert son histoire dans le musée d’Iringa Boma. Celui-ci permet d’avoir une belle vision de l’histoire de la région entre l’arrivée des allemands, la résistance du chef Mkwawa à leur encontre, ainsi que le fonctionnement de la vie quotidienne des habitants. Nous sommes, également, allés visiter des peintures rupestres d’Iegereke Rock. Cela nous en a bouche un coin lorsque, nous apprenons que ces peintures sont datées d’environ 40’000 ans. Pour terminer, nous avons été jeter un œil au Gangilonga Rock. Ce site était, selon la légende, utilisé par le fameux chef Mkwawa, pour surveiller les forces allemandes. Il y a encore quelques années en arrière, l’endroit avait mauvaise réputation. Il semblerait que plusieurs personnes se soient fait agresser, parfois violemment. Bien que nous avions lu qu’il y avait, à présent, un gardien, nous n’avions vu personne en arrivant sur place. Nous sommes donc montés sur le rocher. Après avoir pris quelques photos de la magnifique vue panoramique, nous avons été surpris, en descendant, par un homme avec une machette. Pas de panique, heureusement pour nous ce n’était que le fameux gardien du site (juste bons pour un petit frisson…). Le gardien nous aura guidé pour le reste de la visite (Sara à même pu jouer avec ça machette…).

Après avoir passés un mois dans les terres tanzaniennes, nous nous sommes dit qu’il était temps, pour nous, de découvrir un autre paysage du pays et d’aller se pavaner et se relaxer sur les plages de Zanzibar. C’était donc repartis, pour un dernier trajet en bus, pour atteindre Dar Es Salaam et, ensuite, atteindre Zanzibar par le ferry.

Nos recommandations:

(pour information, 1 CHF = 2’500 TSH, sans oublier que les prix que nous donnons restent « subjectifs » car nous sommes partis dans une période particulière à cause du covid et comme aucun prix n’est fixe, tout dépend de ton talent de négociation).

  • Hôtel: “Wilolesi Hilltop” (50’000TSH/nuit, souper sur demande bon et copieux).
  • Restaurant: “Iringa Sunset Hotel” (Superbe vue sur la ville).
  • Café: “Coffee Shop” (Bon café et endroit sympa).
  • Visite du musée “Iringa Boma” (5’000 TSH/ticket).
  • Visite de “Igeleke Rock Paintings” (10’000TSH/ticket, le site est tenu par une ONG, il est nécessaire de les contacter afin de faire la visite).
  • Visite du “Gongilonga Rock” (Nous avons payé 10’000TSH/pers, mais nous avons vu des prix différents).
  • Ticket de bus avec la compagnie “Chaula Express” de Iringa à Dar Es Salaam (22’000TSH/ticket à l’agence officielle située à la station de bus d’Iringa).

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2 commentaires

  1. Merci pour le partage de ce périple. Quelle patience pour rester si longtemps dans le bus, sans péter un cable (bon c’est le bus qui en pétait un à voir …). Les moments difficiles deviennent de bons souvenirs à raconter une fois vécu, non?
    Belle suite de voyage et vivement les photos de Zanzibar.

    1. Il faut le prendre avec philosophie. Dans tout les cas on pouvait pas faire grand chose, on avais le temps et le point positif c’est qu’on a souvent pu aller au toilette! 😂
      A l’heure actuelle, c’est un très bon souvenir et c’était assez dingue de voir a quel point les gens ici arrivent à se débrouiller et tout réparer.

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