Séjour début février 2021

Notre trajet en bus de Lushoto à Dar aura commencé fort pour terminer de manière un peu plus ennuyante. Le début aurait été du moins assez effrayant lorsqu’on a constaté comment notre chauffeur de bus descendait le col. Autant dire qu’en voyant les travailleurs debout se cramponner aux sièges pour ne pas verser dans les virages, nous n’étions pas spécialement sereins (c’était un col quoi.. si tu tombes, tu tombes bien…). Après être arrivés en plaine, nous avons pu mieux profiter du trajet jusqu’à ce que notre chauffeur de bus se soit embrouillé avec un camionneur, après s’être frôlés lors d’un dépassement. Le tout a fini avec la police et 2 heures de retard dans les dents (pour une fois qu’on pensait arriver dans les temps…).

Après 8h de trajet et 350km parcourus, nous sommes arrivés à notre guest house fatigués et avons pris quartier dans notre nouvelle chambre. Après quelques constats suspects et vérifications sur les anciens commentaires de l’hôtel, nous avons, en fait, découvert que le bar de notre guest est un lieu de rencontre entre travailleuses du sexe et clients (en même temps, avec un nom comme Q-bar, ça aurait pu nous mettre la puce à l’oreille…). Une drôle de surprise qui, finalement, n’aura pas eu de désagréments durant notre séjour ici.

Durant notre séjour à Dar, nous avions un gros objectif qui était la prolongation de notre visa. Le lendemain nous sommes donc partis en direction du bureau de l’immigration en espérant que la prolongation soit acceptée. Sans cela, nous devions quitter le pays dans les deux jours suivants. Mais notre parcours et les évènements rencontrés pour cette démarche n’aura pas été des moins simples (ça aurait été trop facile autrement…). Sur le chemin pour nous rendre au bureau officiel, nous sommes contrôlés par la police (rien d’étonnant jusque-là…). Après avoir embêté notre chauffeur de tuk tuk, le policier est venu nous parler. Il a demandé à voir nos passeports, nous les a rendu et s’est ensuivit la discussion suivante:

Officier de police: Give me 10 !

Nicolas : Sorry ?

Officier de police: Yeeeah, give me 10’000 TSH!

Sara: Do you have a bill for that ?

Officier de police: No bill, I’m just asking 10’000 TSH.

Nicolas: Oh ok, so then, we just refuse to give it to you.

Puis, aimablement, le policier nous a laissé repartir. Bien que nous avions déjà vu la corruption à l’œuvre dans le pays, nous avions encore jamais été confronté aussi directement au phénomène.

Une fois arrivé à l’immigration, ils nous ont refusé l’entrée car nous étions pas assez bien habillés (habits de plage d’après l’agent…). Nous sommes donc passés dans un magasin pour louer des habits. Nicolas s’est retrouvé avec un qamis par dessus ses habit et Sara avec un voile pour cacher ses épaules. Une fois à l’intérieur et après 30 minutes de queue, l’officier nous a dit de revenir dans 3 jours. Ne comprenant pas ses propos car dans trois jours nous étions hors visa, nous avons insisté. Après 5 min de discussion de sourd, nous sommes enfin arrivés à nous comprendre. Le monsieur avait, en réalité, mal lu la date de fin de notre visa (autant dire que sans visa ici, c’était 1200$ d’amende de sauvés…). Il nous a ensuite demandé un formulaire (qu’on avait bien sûr pas…). Toutes nos connaissances, ayant fait leur prolongation de visa à Zanzibar, se sont “justes” présentés au guichet. Naïvement, nous avons cru que ce serait identique ici à Dar es Salaam (hé ben non dans le c** les lulus…). Heureusement, une personne derrière nous (merci à cette bonne âme…) nous a expliqué qu’il y a un shop en face qui, contre quelques monnaies trébuchantes, imprime le formulaire et la lettre. Cette lettre qui est, en réalité, une lettre de motivation. Il nous manquait encore deux photocopies du passeports. Le shop d’à côté pouvait s’en occupé, sauf qu’en entendant le prix nous avons refusés de payer cette somme et avons négocié. Sauf que le vendeur, nous sachant désespérés, ne l’entendait pas de la même manière et refusait de baisser son prix (ok tu vas te dire “quels crétins” pour 0.40 CHF la photocopie, mais 10 fois plus cher que le prix réel. Imagine si c’était une voiture à 400’000CHS ;)…). Bref, après une question de principes (un peu d’égo faut l’avouer…), nous sommes allés avec notre chauffeur de tuk tuk, 100m plus loin, pour faire nos photocopies. Il s’en est occupé (merci à lui…), pendant que nous sommes restés cacher dans le tuk tuk, et avons finalement pu payer 150TSH au lieu de 1000TSH (bataille d’égo gagnée…). Nous sommes, ensuite, retournés à l’immigration, avons refait 45 minutes de queue et lorsque nous avons enfin donné nos papiers, avec plein de bonne volonté, notre interlocuteur nous dit… de revenir le lendemain pour récupérer nos passeports. On aurait bien rit sur le moment, mais on avoue qu’on en avait gros sur la patate et étions à deux doigts de récupérer notre passeport pour partir du pays. Nous nous sommes demandés si toutes ces contraintes rencontrées n’étaient pas des signes (oui parfois faut pas trop pousser le destin non plus…). Bon, avec quelques heures de recule, on a quand même un peu rit de ces périples…). Finalement, cette histoire ce sera bien terminée car, heureusement, le lendemain, nous avons pu récupérer nos passeports en 5 minutes avec notre sésame, un visa prolongé de 26 jours (on avait demandé 30 mais bon, faut pas pousser le bouchon trop loin non plus…). Nous avons passé le reste de notre temps à Dar à faire quelques magasins pour refaire notre stock de quelques éléments indispensables (aloe vera pour nos peau de mzungu entre autre…), profiter d’être dans une grande ville pour manger autre chose que la nourriture local habituelle et regarder pour aller à Mafia Island. Les infos étant assez rares sur internet. Après 4 jours, nous sommes partis, la fleur au fusil, en direction de Mafia Island.

Nos recommandations:

(pour information, 1 CHF = 2’500 TSH, sans oublier que les prix que nous donnons restent « subjectifs » car nous sommes partis dans une période particulière à cause du covid et comme aucun prix n’est fixe, tout dépend de ton talent de négociation).

  • Hôtel: “Q-Bar & Guesthouse” (70’000 Tsh/nuit, petit dej inclu, souper possible le soir à la carte, déconseillé durant le weekend car le bar du dessous peut être très bruyant).
  • Hôtel: “Kituri Royal Annexe” (12$/nuit, petit dej inclu, souper possible le soir sur demande, très bon rapport qualité/prix).
  • Restaurant/café: “Orchid Cafe” (bon café et bonne nourriture)
  • Restaurant/café: “Wild Flour Cafe and Bakery” (bonne nourriture, endroit très confortable avec du pain frais, prix assez élevé)
  • Restaurant: “Spice Grill” (bon restaurant indien avec de généreuse portion)
  • Restaurant: “Verandaz Tapas Bar” (bon restaurant avec des excellents tapas, il faut être prêt à délier la bourse )
  • Activité:
    • Mlimani City shopping mall: si vous souhaitez retrouver un gros centre commercial qui vous rappelle l’Europe, vous êtes au bonne endroit.
  • Prix des transports:
    • Ticket de bus avec la compagnie “Side Safari” de Lushoto à Dar Es Salaam (20’000TSH/ticket à une agence vers la station de bus de Lushoto).
    • Dala dala de Morroco à Mbagala 600TSH/personne (nous avons sûrement payé trop cher…)
    • Boda boda, tuk tuk et taxi disponible sur Uber et Bolt

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1 commentaire

  1. […] Bien que nous nous faisions déjà notre idée là-dessus avant de venir et pensions que la corruption existait en Tanzanie, nous ne pensions pas qu’elle puisse être, parfois, autant visible. Ce qui nous a particulièrement frappé était les contrôles de la police sur les routes. Tous les jours, il y a des zones connus par les locaux où les policiers s’y garent. Ils arrêtent tout le long de leur service des voitures. Et ce contrôle routinier se termine généralement avec un petit billet échangé à leur encontre, qui varie entre 1’000 à 10’000 TSH. En effet, lorsque les conducteurs sentent qu’ils pourraient leur reprocher quelque chose, le réflexe principal est de leur tendre un billet pour qu’ils les laissent repartir. Et ce système marche plutôt bien. A une occasion, un policier nous a demandé directement et clairement de l’argent. Vous pouvez retrouver cette anecdote dans notre article « Dar es Salaam« . […]

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