Après avoir passé près d’un mois au Botswana, nous voulions faire un bilan sur ce pays que nous avons passablement visité. Nous tenons bien à préciser que ce bilan reste personnel car il résulte de notre vécu. Il est fait sur la base de nos perceptions et nos impressions et reste donc, subjectif.

La culture tswana

Après avoir passé 3 mois et demi en Tanzanie, nous sommes arrivés au Botswana et autant dire que la culture est bien différente d’un pays à l’autre. Ce qui nous a particulièrement frappé au Botswana, est le “désintérêt” des gens et le côté un peu plus froid. En effet, en Tanzanie la plupart des gens se salue et débutent une discussion sans se connaître. Ici, nous retrouvions un côté plus distant qui nous rappelle un peu la Suisse (bien que nous, citoyens suisses, soyons un cran au dessus quand même…). Et nous constations que les gens étaient moins intéressés. En Tanzanie, nous étions beaucoup sollicités. Parfois c’était amusant, parfois fatiguant aussi. De pouvoir se refondre un peu dans la masse (n’exagérons rien…), nous a fait pas mal de bien, on doit l’avouer.

Nous avons été également frappé par le nombre et la taille des centres commerciaux. La capitale du Botswana, Gabarone, en a, à notre connaissance, trois gros (peut être plus…) pour environs 300’000 habitants. Dans les supermarchés, nous avons pu découvrir la plupart des aliments vendus en énorme quantités (autant dire qu’en suisse, on voit des sacs de 15kg, mais pour aménager le jardin…). Ceci nous a rappellé la société de consommation dans laquelle nous sommes. Et en effet, nous avons pu découvrir que le crédit est bien présent au Botswana. Nous avons pu voir des offres pour des habits à crédit dans un magasin du type Zara. Nous avons également pu observer un nombre impressionnant de belles voitures (BMW, Audi, etc…). Nous avions l’impression de nous retrouver dans un système à l’américaine. Tu peux retrouver notre article sur Gaborone en cliquant ici.

La nourriture fut également un choc et renforce cette image américaine. En effet, nous ne trouvions pas de restaurants, mais un nombre impressionnant de fastfood (KFC, Nando’s, Domino pizza, Hungry Lion etc…) et les locaux en sont des grands friands. Il y a tout de même quelque spécialités plus locales en street food telles que des hot dog avec des saucisses de boeuf, d’une taille ahurissante, ou des espèces de ragoût. Au Botswana, le boeuf est la viande la meilleure marché. Nous avons appris que le Botswana est un grand exportateur de viande et en voyageant dans le pays, nous avons pu, en effet, constater une quantité impressionnante de vaches et chèvres dans les champs, libres comme l’aire, sans barrières (oui on a honte de nos industries animalières de masse…).

La sécurité

Les gens peuvent parfois avoir des à priori sur d’autres pays, souvent mé (mal) connu et notamment sur l’Afrique. Et c’est malheureusement ce qui peut freiner plus d’un à découvrir des pays qui peuvent être perçu comme dangereux. Comme nous le disions, le Botswana est un des pays les plus riches et développés d’Afrique. Alors bien sûr, nous avons eu quelques sollicitations et demandent d’argent, mais nous nous sommes faits très peu sollicités de manière générale. A aucun moment, nous nous sommes sentis en danger (peut-être à part quand notre chauffeur de taxi conduisait pas droit tout en buvant sa bière…) et le Botswana n’est pas réputé comme étant un pays dangereux. Nous nous sommes quelques fois baladés le soir, mais avec le couvre feu, nous l’avons peu expérimenté. Concernant les prix, nous avons plutôt été surpris par l’honnêteté des gens. Il est arrivé que les gens gonflent les prix parce que nous étions des touristes, qui plus est blancs, mais cela n’était pas fréquent, contrairement en Tanzanie où nous n’avons pratiquement jamais rencontré quelqu’un demandant le prix réel du premier coup.

Le Botswana et sa relation avec la nature

En découvrant le Botswana, il y a quelques aspects qui nous a particulièrement frappé en lien avec les animaux. Le Botswana est un pays avec 2 millions d’habitants pour une superficie un peu plus grande que la France. Autant dire que ça laisse beaucoup de place pour la vie sauvage et la nature. Bien que celle-ci soit protégée, certains aspects nous ont interpellé donnant l’impression qu’elle était pas toujours protégée (on protège souvent ce qui est rare, est-ce la raison?…).

Comme nous le disions, il y a beaucoup de bétail en liberté et le Botswana est un grand exportateur de viande en Europe. Et nous avons appris, comment les botswaniens ont dû “contrôler” ces animaux qui sont libres. En effet, le gouvernement a fait construire, dans les années 70, plusieurs barrières afin d’empêcher la propagation de maladies qui se transmettaient par les gnous aux troupeaux de bœufs. Ceci a été fait sous la pression de l’union européenne, pour avoir un certain contrôle sur la marchandise. Le but de cette barrière était donc de restreindre la propagation et limiter le nombre de bœufs touchés par la maladie. Cependant, la construction de ces barrières a été un désastre écologique car celles-ci ont été érigées sans études sur la migration animale. La migration a donc été coupée et des dizaines de milliers d’animaux sont mort dû au manque d’eau et de nourriture.

Il y a également eu une campagne pour exterminer les mouches tsé tsé. Ceci également dans un but de restreinte la propagation de maladie. Cette démarche n’aurait, cette fois-ci, pas engendré de gros problèmes (ou pas assez gros pour le constater…). Car d’une manière ou d’une autre, cela vient forcément modifier l’éco-système.

Un autre aspect qui nous a frappé et attristé envers les animaux est au sujet des safaris. Il semblerait qu’ils envisageraient autoriser les guides à porter un fusil durant les safaris. Il faut savoir qu’au Botswana, les safaris à pieds sont très courants. Cette pratique de port de fusil est déjà en vigueur dans les concessions privées, d’après les explications de notre guide. Le port du fusil a pour but d’amener une sécurité pour les gens qui font les safaris, en cas d’agressions d’animaux. Sauf qu’il ne faut pas oublier que ce terrain appartient au monde animal et que c’est les gens qui décident d’entrer dans ce monde sauvage. A l’heure actuelle, les connaissances des guides permettent de rencontrer et d’apprivoiser ce monde de manière la plus appropriée, car ils n’ont pas d’autres moyens de se défendre. Est-ce qu’un port de fusil les inciteraient à oser, ce qu’ils n’osent pas à l’heure actuelle, du coup de manière peut-être inadéquate, car ils sauraient qu’ils pourraient se protéger. Comment se comporteraient les clients en ayant un guide armé amenant un sentiment d’être intouchable? Et est-ce que cela amènerait des abus et une augmentation d’animaux tuer ? (oui c’est important de méditer…).

Une réouverture de la chasse aux éléphants a également été prononcée dernièrement. Le Botswana abrite environ 30% de la population d’éléphants d’Afrique et ils arrivent régulièrement que des éléphants saccagent les champs des fermiers, se qui causent des frictions. Si officiellement la chasse aux éléphants a déjà été réouverture pour ces situations, beaucoup de gens critiquent le choix du président, disant que celui-ci chercherait juste à gagner des voies rurales pour les prochaines élections. De notre côté, nous avons trouvé ce choix assez triste et malheureusement. Selon les quelques retours que nous avons eu en discutant avec les gens, la réouverture de cette chasse ne devrait pas avoir une énorme influence sur la population d’éléphants au Botswana. Il y a peut-être une grande quantité d’éléphants au Botswana, mais sachant que cet animal est classé comme “vulnérable” et en “danger” car il est en voie de disparition, nous trouvons qu’il y a un manque de vision globale sur cette question.

Les transports

Il est assez facile de se déplacer au Botswana d’un endroit à l’autre. Il existe deux sortes de bus, soient des gros bus, confortables avec climatisation et parfois wifi (bien qu’ils ne sont pas partout…) ou des petits bus appelés “combis”. Ils partent généralement plusieurs fois dans la journée, toutes les heures, voir toutes les 30 minutes. Il était parfois difficile de trouver des informations sur internet. Nous demandions donc toujours autour de nous ou allions vérifier directement au station de bus. Les prix sont fixes et l’achat des tickets se prend directement sur place, avant de monter dans le bus en question. Lors de long trajet, il est judicieux de s’assurer à l’avance du départ du dernier bus, histoire de ne pas être bloqué un jour de plus. Dans notre cas, le trajet de Maun à Gabarone avait le dernier départ à 09h30, bien qu’il soit possible que hors covid cette heure soit différente.

Il existe également un train de nuit, qui a été temporairement stoppé à cause du couvre feu mis en place à cause du covid. Et bien évidemment, il y a des avions qui vont d’une ville à l’autre.

Dans les villes et les villages, les transports se font principalement en taxi. Et nous avons découvert le superbe système de taxi partagé. Ce système est commun et fonctionne bien. Le taxi s’arrête en route, tout en restant sur les routes principales, pour prendre ou déposer des gens selon les demandes de chacun. Et dans les stations de bus, où les taxis se retrouvent, ils regroupent les gens par lieu. Cela coûte 6 PWB/personne et c’est très pratique.

A Gabarone, ce système est remplacé par les “combis”, des mini van qui ont des lignes spécifiques et qui coûtent 5 PBW/pers. Bien évidemment, à Gaborone ou ailleurs, il est également possible de prendre un taxi pour un trajet privé afin d’être déposé à un endroit spécifique. Qu’importe la distance, cette course coûte 30 PWB, dans les environs du centre.

La corruption

Le Botswana est un pays qui, officiellement, lutte contre la corruption. Nous avons vu des campagnes préventives allant à cette encontre pour dénoncer la corruption et en effet, nous n’avons pas été confronté à de la corruption (après la Tanzanie, ça change…). En discutant avec des habitants, il semblerait que le problème est, cependant, un peu plus opaque. On peut donc dire que cette corruption ne touche pas directement les touristes et n’est pas visible à la vue de tout le monde. Pour exemple, l’Allemagne a soutenu le Botswana durant cette crise covid et a versé plusieurs millions d’euros pour aider les habitants. Sauf que, selon les retours des personnes avec qui nous avons parlé, ils n’ont pas touché l’intégralité des aides, voir pas du tout. De l’argent qui disparaîtrait au niveau du budget, sans trop savoir où il finit. Il semblerait que les aides dans le domaine du tourisme serait mieux suivi dans les grosses lodges appartenant aux gens du gouvernement, que dans les petites guesthouses et backpacker par exemple (à se demander pourquoi…).

L’accès à l’information

En voyageant au Botswana, il peut parfois être compliqué de trouver des informations qui semblent basiques, tels que les transports par exemple. Il nous a été difficile de trouver des informations sur internet. Nous allions donc toujours sur place pour avoir les informations correctes. En ce qui concerne les activités et les safaris, plusieurs agences ont des sites en ligne, les informations sont donc faciles à trouver.

Vaccins/Maladie

Comme dans beaucoup de pays africain, le palud est présent dans certaine région du Botswana. Pour notre part, nous sommes toujours sur la même lignée et ne prenons aucun traitement préventif contre la palud. Le traitement du palud est bien connu en Afrique et, à moins d’être au milieu de la cambrousse, sans aucun moyen de retourner dans un semblant de civilisation, un traitement rapide de la maladie permet de s’en sortir généralement sans séquelles. Nous avons tout de même les médicaments “Riamet” avec nous, par précaution.

Un cas qui nous a surpris, la tuberculose est encore présente au Botswana et dans les transports publiques, des panneaux de préventions sont visibles. Le sida est fortement présent dans la population. Environ 25% de la population adulte est touchée par celui-ci, 3ème pays au monde le plus touché. Nous avons pu voir de la prévention pour le sida sur un arrêt de bus et nous devons avouer que certains conseils nous ont interpelé.

Au niveau de notre expérience personnelle, nous ne sommes pas tombés malade au Botswana durant notre mois sur place. Sara pensait avoir attrapé la tourista à la fin de notre séjour en Tanzanie. Cela a duré encore quelques jours au Botswana et s’est fini. Au vu du peu de choix de restaurants, nous avons beaucoup cuisiné par nous-même, ce qui limitait quand même les risques de maladies. En plus de cela, avec les mesures covid, nos mains étaient régulièrement désinfectées.

Le vaccin de la fièvre jaune est obligatoire en arrivant d’une zone à risque.

La période des pluies

Homme dans un Canöé au couché de soleil à Maun, Botswana

Le Botswana a deux saisons dans l’année, l’hiver et la saison des pluies. A partir du moins de mai jusqu’à octobre, c’est la saison sèche et l’hiver. Durant cette période, il peut faire chaud la journée, tel que des 25 degrés, allant à des nuits froides allant à des 0 degré. La saison des pluies est de novembre à avril. Nous sommes allés à la fin de la saison des pluies, nous avons eu quelques averses mais il faisait généralement beau et chaud.

Pour les safaris dans le Delta, la meilleure période est donc entre août et septembre, car les paysages sont très secs et il y a beaucoup d’eau de le Delta, qui arrive de l’Angola. Il est donc plus facile de voir les animaux, qui viennent boire au bord du Delta, seule source d’eau à cette période.

Visa

Il n’est pas nécessaire pour nous, citoyens suisses, d’avoir un visa pour entrer au Botswana. A la migration, nous recevons un tampon pour une durée de 90 jours dans le pays et cela gratuitement.

Nos dépenses

Pour notre voyage, nous n’avons pas établi de budget à l’avance, ne sachant pas où nous irons avec la situation covid et combien de temps nous partirons. Nous nous sommes tout de même basés sur un budget, qui est assez général pour les voyages autour du monde, afin d’avoir une ligne de conduite. Bien sûr, celui-ci varie selon le type de voyages et les pays visités, qui n’ont pas le même coût de la vie. 20’000 CHF/année par personne est donc le budget sur lequel nous nous sommes appuyés. Ceci représente en moyenne un peu plus de 50 CHF/jour par personne.

Au Botswana, nous avons dépensé au total 3’401 CHF pour 27 jours à nous deux. Dans ces dépenses, notre safari est compris, ce qui aura été une grosse partie de notre budget, soit 680 CHF/personne. Sans cela, notre budget représente plutôt 2’041 CHF, soit 76 CHF/jour à nous deux. Cela inclus ; les logements, la nourriture, les activités (autre que le safari dans le delta d’Okavango), les transports. Le Botswana est réputé pour être une destination à gros budget, et encore moins une destination de Backpacker. Les safaris sont habituellement le double du prix (merci covid…), et les gens faisant des Safaris vont généralement loger dans des lodges allant de 200 CHF/n à plusieurs milliers de CHF. Nous cherchions toujours des logements relativement bon marchés et avons généralement réussit à nous en sortir autour des 25-30 CHF. Ne trouvant que très peu de restaurants, nous cuisinions la plupart du temps. Ce budget reste donc assez élevé mais correcte pour le Botswana. Cependant, il est intéressant de noter concernant les safaris, la possibilité d’en faire sur un jour dans beaucoup de parc. A Chobe par exemple, nous avons fait deux safaris, un en bateau et en en voiture de 3h chacun pour 20 CHF/pers/safari. Une manière de visiter les parcs, certes moins en profondeur, mais à un prix très correct.

Nos kilomètres parcourus dans le Botswana

Lors de notre séjour au Botswana, nous avons voyagé en bus. Au total, nous aurons parcourus 2’388km en à peu près 30h de bus.

Nos coups de cœur

Nous avons eu deux gros coups de cœur durant notre séjour au Botswana.

Le premier aura été la découverte du backpacker Eselbe Camp, que vous pouvez retrouver dans notre article “Nata“. Nata n’est pas réputée pour être une ville touristique au Botswana. Nous avons découvert Eselbe Camp, via une recherche de workaway que nous souhaitions faire. Bien qu’il n’y avait pas de besoin à ce moment là, nous avons tout de même décidé de nous rendre sur place, puisque notre but était également de découvrir le Botswana et pas uniquement les spots touristiques. Au final, sans ce contact workaway, nous n’aurions pas planifié de nous rendre à Nata. Et cela a été une magnifique découverte. Nous avons eu un réel coup de cœur pour ce backpacker, qui est un spot chill et familial. En plus de cela, nous avons partagé de très beaux moments avec Rupert, le propriétaire qui aime la rencontre et l’échange. Durant ce séjour, nous avons pu découvrir des coins très jolis, tel que la rivière qui se trouve à côté d’Eselbe Camp.

Notre deuxième coup de cœur aura été notre safari et vous pouvez retrouver notre article à ce sujet en cliquant ici. Bien que nous n’étions pas à la bonne saison pour le faire et que nous avons vu peu d’animaux, exceptés des éléphants, nous avons trouvé le lieu incroyablement beau. Donc nous pouvons imaginé, qu’en bonne période, lorsque le delta se fond dans un paysage sec, le cadre doit être sublime. Autre que le décor, l’expérience que nous avons vécu durant ce safari, nous aura particulièrement plus. Nous avions déjà fait un safari en Tanzanie, où vous pouvez retrouver l’article ici, mais celui au Botswana était bien différent. La manière de camper était digne d’un camping sauvage comme nous avons pu le vivre en Suisse dans nos montagnes, sans la vie des animaux de la savane autour. Cette expérience restera mémorable.

Voici donc les deux gros coups de cœur de notre séjour au Botswana. Le reste du temps, nous nous sommes retrouvés relativement seuls. En effet, le Botswana n’est pas un pays très touristique, excepté les safaris et il n’y pas grand chose à faire et à voir dans le reste du pays. Nous croisions donc quelques personnes dans les villes, mais n’avons pas eu beaucoup d’échanges avec les locaux. Et dans les lieux où nous étions, nous ne croisions pas vraiment d’autres voyageurs, ce qui a clairement limité nos échanges avec les gens. Les vrais moments de partages que nous avons eu était donc à Eselbe Camp avec Rupert, durant notre Safari avec notre guide Captain et avec les propriétaires d’Elephant Trail, la guesthouse où nous étions à Kasane. Nous avons eu un super feeling avec ces propriétaires, qui étaient un charmant couple à la recherche d’échanges et de partages, que tu peux retrouver dans notre article “Kasane“.

Vous pouvez également aimer :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *